LASSITUDE ET DESILLUSION
AFRICAINE A TRAVERS LE CONFLIT
La Côte d’Ivoire, havre de paix, de dialogue et pôle de développement de l’Afrique de l’Ouest sous feu le Président Houphouët Boigny [1], est troublée depuis près de dix ans. Le conflit n’en déplaise est Ivoiro-Ivoirien et a pour fondements la lutte d’identité et de leadership. Les conflits de cette nature il faut le dire embrasent l’Afrique depuis les indépendances [2] par manque de volonté et de réalisme politique des différents micro états de faire une lecture historique saine de leur frontière, de leur peuplement et qui ont toujours refusé l’intégration et l’union, seules gages de leur indépendance socio-économique et politique. Chacun voulant être un état avec des comme ‘’demi-dieux’’ à leur tête comme président, même s’il y’a insuffisance de dénomination d’état quant à leur autonomie de fonctionnement et d'indépendance. Une volonté politique d’intégration et d’union devrait pouvoir aplanir non seulement les inégalités entre micro états si dépendants les uns des autres [3, 4], mais aussi et surtout de résoudre le problème d’identité qui est une des conséquences de la balkanisation de l’Afrique [5]. Comment comprendre qu’au lieu de mener la lutte pour le développement et assurer la sécurité sociale à leur population, la majorité des pays Africains (Ouganda, RDC, Liberia, Sierra Leone, Rwanda, Côte d’Ivoire…) s’érigent en lieux de guerres tellement mesquines, futiles et honteuses que l’on en arrive à se demander de l’utilité de ses états sinon de leurs dirigeants quant à leur contribution dans le processus de développement global de la planète. Comment oser souscrire à cette idée fataliste sinon machiavélique selon laquelle ce processus meurtrier et rétrograde soit un passage nécessaire pour la renaissance des peuples Africains? Des siècles d’esclavage, de souffrance atroce dans la servitude et d’humiliation ne sont ils pas suffisants pour prendre conscience que nous avons besoin parmis tous les peuples de cette planète d'utiliser toutes nos ressources vitales pour permettre à nos populations de se revaloriser à travers des aptitudes créatives, de connaître enfin les joies du développement, et d’inviter d’autres peuples à profiter aussi de nos atouts !? Comment comprendre qu’après 400 années d’esclavage et d’humiliation subies, nous soyons toujours à rechercher la «bête noire » chez les colons ou autres peuples, alors qu’on ne cesse de nous itérer que ‘’les Africains sont responsables de leurs propres maux, et qu’en tant que peuple mature (40 années d’indépendance) ils sont les seules maîtres de leur destin ? ‘’. Avons nous besoin de nous le répéter aussi ? Mais que diantre, nous sommes bel et bien responsable de notre destin, car c’est la raison fondamentale pour laquelle nous avons acquis l’indépendance par des luttes de résistance, en plus de développer de virulentes littératures négro-Africaines et le mouvement de la négritude [6] pour la libération de nos consciences! Nul ne peut armer les mains d’un peuple indépendant ou une partie de ce peuple pour le décimer ou l’anéantir sans le consentement méprisant et haineux de ce peuple ou d’une partie de ce peuple envers et contre lui-même. C’est ce que nous avons vu au Rwanda et ailleurs en Afrique. La responsabilité incombe t-elle à la main qui arme ou celle la même, qui tue son propre peuple au delà de toute éthique morale et sociale ? Mais que diantre, pourquoi nous entretuer et détruire nos patrimoines si riches et si convoités par les autres nations [7]?!. Pour paraphraser Nelson Mandela, nous devons combattre et vaincre la déification des armes, la croyance absurde et inébranlable que tuer une autre personne, massacrer des familles et contraindre à l'exil les masses sont des manières normales de faire la politique et de faire avancer sa cause ou une façon correcte de résoudre les conflits dans nos pays. Une manière de faire la politique en toute substance atypique et antonyme à la responsabilité de la conduite des peuples vers un destin meilleur. L'Afrique continue d'être le sujet principal de
nombreuses conférences, symposiums et colloques à travers
le monde. Le nombre croissant d’étrangers dits experts africains
et de la quantité d’ouvrages arborant les déboires
et dérives du continent, montrent l’intérêt
que suscite la problématique de l’existence et du développement
de ce continent. Forts des connaissances acquises et des moyens disponibles,
nous croyons qu'aujourd'hui il est plus question de s'engager dans l'activisme
véritable de construction, ou le patriotisme éclairé
(patriotisme d’intégration et non de vengeance, d’exclusion
ni de destruction) pour la renaissance de notre continent, plutôt
que de mener ou faire de la politique du nombril et du ventre, malgré
le haut niveau d’éducation des uns et des autres, qui devrait
normalement permettre le démarrage et rendre viable nos institutions.
Il est important de mentionner que la politique du nombril et du ventre
est la caractéristique de personnes méprisantes, corrompues
et égocentriques qui n’ont donc aucun souci de la souffrance
des masses africaines et qui ne font qu’entretenir et perpétuer
des systèmes politiques oligarchiques, clientélistes et
iniques. Comment comprendre que la corruption, les intimidations et les meurtres s’érigent en moyens politique et de bâillonnement du peuple dont normalement on se devait de servir et de protéger !?. Comment comprendre que ceux mêmes qui ont le mandat de conduire le destin de ces peuples sont ceux-la même qui les ensevelit en les spoliant de leur droit, bien et substitue le culte de leur personnalité au bien-être de leur peuple. Comment comprendre que la jeunesse au lieu d’être éduquée, car étant la relève de demain soit celle qu'on recrute à sous, celle à qui on donne les moyens de destruction des institutions de formation et d’information sous anonymat et le regard de ceux qui sont censés de protéger et de conduire le pays vers le développement ? La fierté d’une nation, d’un père et d’une mère ne réside t-elle pas en la qualité de l’éducation reçue et la réussite sociale de sa jeunesse ou de ses enfants pour la continuité et la survie de l'état et du patrimoine génétique? Le peuple Africain a-t-il intérêt de voir ses fils occuper la rue quotidiennement au gré de la manipulation politique, plutôt que de les voir lucide et de chercher à comprendre la gestion politique chaotique des crises par certains de leurs ‘’aînés’’ ou ‘’dirigeants’’ ? Qui a vraiment intérêt de voir les enfants des autres mourir en ‘’martyr’’ à la place des leurs loin des intempéries et remous? Diantre, quel paradoxe et que de mépris pour les masses africaines et pour la renaissance du continent l!! Le comble aujourd’hui est le nombre pléthorique
de jeunes Africains et Africaines qui pour sauver leur vie, n’ont
de choix que de fuir l’état de dégénérescence
du continent et pis, même de troquer leur nationalité d’origine
contre celle d’autre pays nantis pour pouvoir jouir de cette paix
et de cette liberté, seules conditions sine qua non de l’épanouissement
et de l’expression de la créativité, spécifique
aux sociétés humaines et humanitaires. Si on n’y prend garde le conflit Ivoiro-Ivoirien risque de dégénérer aussi en un génocide comme celui du Rwanda (extermination des Tutsis par des extrémistes Hutus sur fond de haine raciale), vu que les ingrédients catalytiques sont similaires et deviennent de plus en plus divers, ramifiés et incontrôlés (Leadership, ethnique (identitaire), religieuse, Xénophobie, monopolisation, manipulation sociopolitique et destruction des medias d’opposition, diversion vers la lutte de libération coloniale par la haine….). Le nombre d’innocentes personnes traumatisées, mutilées et tuées et leurs conséquences comme le décrit le rapport de l’ONU donne l’ampleur de ce conflit [9] . Malgré les bonnes promesses [10] et l’affirmation intempestive de la fin de la guerre, malgré les inquiétudes et les efforts de médiation entrepris par la communauté africaine (Lomé, Accra III…) et internationale (Marcoussis), une offensive aérienne les 4 et 6 Novembre des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI) a été menée contre les bases des Forces nouvelles (FN) !. Cette offensive frise en tout point l’hypocrisie politique et l’impatience d’un gouvernement, en anéantissant la crédibilité de l’art du dialogue qui était l’arme politique de la Côte d’Ivoire. Notons que l’impatience est l'antonyme du dialogue et de la non violence qui a été prônée par les grands leaders historiques comme Mahamat Gandhi et Martin Luther King [11]… La patience est le comportement fondamental dans la résolution de tout conflit humain. Cette tentative de libération du territoire par la force a été un événement malheureux comme la résolution des problèmes d'identité par la rébellion (il ne pouvait en être autrement dans tous les deux cas car la guerre est forcement synonyme de désolation) dont le bilan a été: morts d’innocents Ivoiriens, mort de militaires Français qui étaient présents sur demande du gouvernement alors sans capacité militaire, destruction de biens publics Ivoiriens par le bombardement, destruction des écoles à Abidjan, fuites des étrangers investisseurs… A l’opposé du Rwanda, cette offensive a sonné l’alarme du danger et de la compromission définitive de la résolution du conflit par le dialogue, ainsi que des risques concomitants de déstabilisation des autres peuples de la sous région et de notre environnement. Aujourd’hui cette aventure et excursion guerrière de la libération par l’usage de la force au grand dam des pays amis, fait que la Côte d’Ivoire se voit de plus en plus isolée de ses partenaires régionaux et internationaux de toujours. Comme pour couvrir le non respect des engagements de cessez-le- feu, de la promesse faite de la fin de la guerre et de l’incongruité de l’attaque aérienne, une seconde psychose de guerre est entretenue sinon crée entre la Côte d’Ivoire et la France !. Le vrai paradoxe est que vous ne pouvez aller en guerre contre un pays qui a déjà une base militaire installée chez vous sur votre demande et qui connaît parfaitement votre pays et vos mouvements. C’est ce qui explique d’ailleurs la localisation et destruction instantanée de toute la flotte aérienne Ivoirienne en un temps record. La question fondamentale que bon nombre d’Ivoiriens se posent est de savoir si cette attaque du 4 au 6 Novembre 2004 est la volonté intime et entière du peuple de Côte d’Ivoire ? Comment un peuple décide t-il d’aller en guerre contre des assaillants ? Par consultation populaire ou par agrément d’une partie de la population, d’un groupe ethnique au pouvoir, d’un parti politique ou d’une jeunesse à solde donnant des ordres ou en y contraignant le chef des forces armées nationale? Des analyses faites, en autant qu’une minorité de la population ait décidé d’aller en guerre contre les rebelles malgré les efforts et avantage du dialogue, en autant que cette action nous montre aujourd’hui comment le pouvoir d’état a été conquis contre la volonté majoritaire (PDCI, RDR et autres partis politiques) et qui avait été éliminée injustement du scrutin présidentiel. Les justifications de la violation du cessez-le–feu si on s’en tient aux propos de certaines personnes frisent le belliqueux, l’impatience et l’intolérance et même l’insouciance [12, 13, 14]. Nul ne saurait comprendre la logique de l’interruption préméditée de service d’eau et d’électricité à une partie de la population, même si localisée en zone rebelle, afin de mener une action dite de libération du territoire en sachant que l’échéance de l’attaque est indéterminée. Le dernier sommet de la francophonie tenue au Burkina Faso en dit long sur l’absence de la Côte d’Ivoire. N’en déplaise, l’intérêt que toute l’Afrique et la communauté Internationale a porté à la Côte d’Ivoire dont le Rwanda n’a pu bénéficier malgré l’alerte à l’aide de Roméo Dallaire, est le résultat de 40 années de présence sur la scène internationale et de politique de dialogue du défunt Président Houphouët Boigny. La Côte d’Ivoire n’a jamais manqué aux rendez-vous politiques, surtout lorsque les sommités internationales se réunissent et de surcroît dans un pays aussi voisin. Que dire, ces dernières années, des voyages de sommités internationales en Afrique mais en contournant toujours la Côte d’Ivoire. Qui aurait osé accuser ou insulter la Côte d’Ivoire de faiseur de tracts ou de vouloir jouer aux troubles fêtes lors de ce genre de rencontre ?. Il y’a vraiment anguille sous roche lorsque plusieurs sommités internationales et surtout des chefs d’état vous pointe ensemble, du doigt. Il est alors nécessaire et décent que le peuple de la Côte d’Ivoire se questionne sur la qualité de ses élites politiques actuelle. La mentalité selon laquelle tout le monde en veut à la Côte d’Ivoire est futile, mais le fait que la Côte d’Ivoire aie du mal à se voir elle-même à travers un miroir ou de faire sa propre introspection est flagrant. Ceci relève d'une cécité extrême sinon d’un narcissisme à outrance. La Côte d’Ivoire ne saurait se soustraire de la compassion, du soutien et du social mondial car en autant que l’être humain est un produit social, le cadre géographique dans lequel il vit ne saurait se démarquer du social des autres pays qui l’entoure, même si elle se dit être le poumon de l’économie de l’Afrique de l’ouest. Les reins et les artères ont aussi une fonction régulatrice mais ne saurait le faire de manière indépendante des autres organes. L’interdépendance est aussi synonyme de survie. La lassitude exprimée par les dirigeants des pays mediateurs et compatissants, est une grande défaite dans la recherche de la paix par l'arme du dialogue. Leur silence et méfiance, mais non indifférence (vu le risque de déflagration du conflit) est synonyme de l'isolement politique du pays ou le dialogue fut l'arme et l'armement de toujours. Aucun chef d’état ne peut souffrir d'une telle misère imposée par ses pairs. De même, un pays ne saurait souffrir longtemps du seul fait de son chef ou d’une minorité oligarchique, clanique ou d'une rébellion qui ne semble pas vouloir comprendre que l'on ne prend pas les armes pour faire la politique, et que les armes n'emmènent pas l'autre au dialogue sincère. La délégation de la résolution du conflit Ivoirien au Président Sud Africain Thabo Mbeki est synonyme de cette lassitude de la communauté de l’Afrique de l’Ouest vis-à-vis de la politique de l’autruche d’Abidjan. En espérant que cette nouvelle donne et dernière chance de la résolution du conflit par le dialogue et par les Africains seront comprises par les dirigeants d’un pays qui n’avaient pas besoin de leçon de politique du dialogue [1]. Aujourd’hui, il est préférable sinon que c’est un devoir de trouver des solutions aux problèmes africains par les Africains, même si certaines personnes pensent encore qu’ellles connaissent mieux la psychologie ou l’anthropologie africaine que les natifs africains eux-mêmes dans la résolution de leurs conflits. Le temps du développement administré, du clientélisme et de l’animation politique ne saurait perdurer vu la croissance démographique dans les pays africains et l'organisation et la conscientisation en cours de l’intelligentsia africaine. De nombreuses protestations sont à venir pour une renaissance, nouvelle politique sociale et pour plus d’équité en Afrique. Le temps des animations politiques et du clientélisme tire à sa fin. Sans faux détours, il faut dire que les déboires du peuple Ivoirien ont été amplifiés et engendrés par des dites ‘’élites’’ politiques [15, 16] jusqu'à atteindre le zénith avec la rébellion en vu d’un règlement par les armes d’un problème d’identité et d’identification de la population. Le débat stérile d’identité et d’identification fut depuis lors qui est Ivoirien et qui ne l’est pas ? ou encore qui est Ivoirien de souche pure multiséculaire, qui est Ivoirien sale multiséculaire, qui est Ivoirien de première et de deuxième génération, qui peut être président par la manipulation juridico-politique des conjonctions de coordinations et et ou … Comme si par manque d’idéologie politique les débats ou dissensions devraient être identitaire avec exclusion ou primauté d’autres ethnies sur d’autres !. Toute l’énergie et les ressources du pays ont été mobilisées et continuent de l’être dans cette perspective identitaire avec pour conséquences l’incertitude administrative, l’abandon du devoir envers le peuple et le marasme économique. Certains se sont sentis obligés de se soumettre au test d’ADN, de dérouler leur généalogie et curriculum vitae et d’autres non [17], sans doute ceux de souche pure multiséculaire !. Au fait qui devrait attester formellement sans ambiguïté de l’origine ou de la datation de ce ou ces gênes multiséculaires ! Il aurait suffit aux historiens, sociologues et anthropologues de nous faire l’état des lieux sur les fondements et éclatement des empires africains avec rafraîchissement de mémoire sur la balkanisation pour resituer ceux et celles qui croit en la pureté de la race, de l’ethnie ou autres hiérarchisation ou ségrégation de l’espèce humaine par rapport à soi, à son clan, son ethnie ou sa région. Malheureusement en lieu et place d'un débat constructif, il s’en est suivi alors des projets de lois d’identification de la population qui était contraire à tout entendement juridique, car pour la première fois au monde le droit d’appartenance à un village prévalait sur le droit de naissance et même de sang. La constitution qui régit la vie de la nation a été modifiée à maintes reprises, souvent sans consultation populaire et jusqu'à l’outrecuidance chez certaines personnes à l’individualiser (personnaliser) [18, 19, 20, 21]. Le paradoxe est que la cécité politique de l’élimination de l’opposition par le concept ethnique politisée de l’Ivoirité a été tellement obsessive et excessive, qu’elle a montré du coup les limites de ces personnalités politiques, sinon les gouvernements successifs à résoudre un problème d’identité nationale par manques de lecture de l’histoire du peuple africain, de bonne tenue d’archives judicaires et de l’existence d’un véritable état de droit. En bref, à une incapacité générale administrative de gérer un héritage, une crise ponctuelle et actuelle de l’Afrique moderne et qui menace la plupart des états africains. Le mépris des uns pour et envers les autres à travers la stérilité des débats parlementaires, et repris dans les medias nationaux, détériore alors le climat social en créant l’impasse politique. Les affaires étatiques secrètes sont étalées au grand jour dans les journaux. La prise des armes ou la rébellion se justifie t-elle alors? La menace de la scission du pays par manque de sérénité et concession politique est-elle la solution au problème d’identité? La mort d’innocents contribuables Ivoiriens était-elle nécessaire à cause des positions rigides des uns et des autres? Oublions nous que bon gré mal gré les Hommes passeront et que la Côte d’Ivoire demeurera ? Les générations se succéderont et l’histoire nous situera sur la vraie nature de ces débats et de ces conséquences ou collatéraux odieux. Plusieurs voix aujourd’hui en Côte d’Ivoire et ailleurs s’accordent quant à la nécessité de la mise à la retraite politique de ces hommes politiques, faute de quoi la paix ne saurait renaître [22, 23, 24]. Il est aussi vrai que la Côte d’Ivoire (voire l’Afrique) a continuellement formé de nombreux et brillants cadres pendant des décennies et qui sont aptes aujourd’hui à assumer pleinement la relève. Le peuple africain ne saurait souffrir plus longtemps d’être pris en otage par les humeurs et insuffisances ou mégalomanies de quelques arrivistes ou qui n’ont de support pour se maintenir au pouvoir que la manipulation de la fibre ethnique. Comme le dit si bien Boutros Boutros-Ghali: “Si chacun des groupes ethniques, religieux ou linguistiques prétendait au statut d'Etat, la fragmentation n'aurait plus de limite et la paix, la sécurité et le progrès économique pour tous deviendrait toujours plus difficile à assurer". D’où la nécessité de réflexion et des questionnements suivants: Des élections ouvertes à tous, incluant les trois candidats pourraient-elles effectivement résoudre la crise Ivoirienne? En cas de victoire d’une de ces personnes, la crise ne rebondirait-elle pas de nouveau? Le verdict des urnes serait-il compris par les candidats, leurs cours et clients? Une candidature de la jeunesse (interposition de la nouvelle génération) serait-elle la voie nécessaire de faire échec à l’élection des trois personnalités problématiques et assurer une transition vers le renouveau ? Autrement dit, le renouvellement de la classe ‘’élite’’ passée (ancienne génération) par une élite plus jeune mon belligérante et intègre est-il nécessaire ou s’impose t-il ? Le conflit Ivoirien trouverait-il ressource et solution en une jeunesse plus avertie, responsable, motivée et orientée vers une nouvelle politique de développement endogène multiethnique, multiculturel et d’intégration ? Le développement de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique n’est-elle pas compromis ou entrain d’être totalement compromis par les ambitions individuelles clientéliste, méprisantes et ignorantes de la souffrance des masses africaines ? Le peuple de la Côte d’Ivoire et l’Afrique entière ne sont-ils pas entièrement pris en otage par leurs propres fils qui sont confus ou nostalgiques dans le choix de système démocratique à l’occidental ou monarchique ancienne africaine? Est-il nécessaire en ce 21 ème siècle de remobiliser les ressources humaines pour une lutte de résistance aux colonisateurs d’ antan plutôt que de mener celle de la conscientisation des masses, de l’identité, de l’intégration et de l’union des peuples Africains? La jeunesse Ivoirienne, voire Africaine à-t-elle une saine compréhension des enjeux de la politique du développement de leurs aînés qui compromet sérieusement les avantages sociaux auxquels ils ont droits et plus particulièrement à leur propre développement social et celui de leur famille? Certainement que les masses africaines abusées par des guerres et conflits inutiles, dépouillées de leurs richesses par des oligarchies, minorités condescendantes et méprisantes, réclameront incessamment d’une seule voix leur part des fruits de quarante années d’indépendance. Ce sera le moment de la vraie justice, et le développement de l’Afrique se fera avec les femmes et hommes intègres. On ne peut éternellement se targuer d’être riche ou fort quant on sait qu’on dépouille ceux qu’on est censé de servir et qui sont les raisons même de l’existence des états et des prérogatives dont on jouit. Nous devons nous opposer dans tous les cas à d’autres coups d’états en Afrique [25], et encourager une révolution du refus de la médiocrité dans la gestion des affaires publiques et dans l’écriture et l’application des constitutions. Cette révolution se fera sans prise d’armes, par l’éducation, la diffusion de la vraie information et la mobilisation de la masse africaine dans son entièreté. Notre seule arme sera l’affirmation de l’intelligence et de la raison, conduisant à la substitution et à la mise à la retraite des médiocres par pur dégoût de leur interprétation de la politique, cette politique atypique mensongère, associable et exécrable, machiavéliques, caméléons, génocidaires, de paupérisation, d’anti-développement et rétrogrades?!. Le renouveau de nos sociétés suppose absolument une réinvention du politique par la nouvelle génération, c'est-à-dire la politique non ségrégationniste, axée sur la légitimité du pouvoir par les urnes et l’exigence d’équité et d’institution de justice fiable.
REFERENCE
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