Un tel objectif ne peut être atteint sans une implication de celles-ci. Il n’est pas exagéré d’affirmer que les peuples de la sous-région sont le moteur de l’intégration ouest-africaine. Sous ce rapport, le rôle des médias devient d’autant plus crucial que le constat d’un déficit de sensibilisation unanimement déploré a été fait. Comble de paradoxe, dans la mesure où il s’agit d’un «Processus pour lequel des parties consentent à mener des actions dont elles tirent profit sur la base de concessions mutuelles», pour reprendre la définition que l’ex-président du Nigéria Yakubu Gowon donne de l’intégration. Faire des concessions à l’autre, c’est d’abord le connaître, lui parler, dialoguer avec lui. Les médias sont ce maillon essentiel, disons ce médiateur naturel de la chaîne de solidarité qui doit relier les peuples de la sous-région. Mais il ne suffit pas de vouloir, de faire des incantations sur l’intégration et d’adopter un chapelet de textes. Adopter les textes est en effet, une chose. Les appliquer sur le terrain en est une autre, et exige des Etats, le respect des engagements pris et des hommes et des femmes, une foi inébranlable en l’Afrique. De l’Afrique qui gagne, de l’Afrique debout, fière, solide et tournée vers le 21ème siècle. Toutes choses qui ont été rappelées de façon fort éloquente. Le chemin à parcourir est long. Il est urgent de s’y engager résolument. C’est faute de ne l’avoir compris que des pays africains sont des bases arrières pour des déstabilisations d’autres pays africains. C’est bien connu, et l’Afrique en a assez souffert et n’est pas au bout de ses peines. C’est pourquoi l’Union Africaine doit être une réalité.

DOUMBIA ADHAM
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